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Par Monique BELTRAME, le Général Michel FOUDRIAT de son soutien et de sa bienveillante disponibilité dans l'élaboration de ce colloque ; le Général de Division Thierry CORBET d'avoir fait l'honneur de confier au Comité européen Marseille son power point pour permettre d'aborder la complexité du problème ; Walter BRUYERE-OSTELLS Maître de Conférences HDR en histoire contemporaine à l'Institut d'Études Politiques - Aix –en-Provence - d'avoir laissé à notre disposition les éléments nécessaires à la compréhension du dilemme fondamental de l'UE entre idéal et réalité.
En ces temps difficiles où le bruit des armes résonne à l’Est, tandis qu’au Sud les guerres font rage poussant les populations martyrisées dans une fuite éperdue vers l’Europe, elle-même menacée par des actes barbares sur son territoire, il était opportun de poser la question de la défense de l’Europe. La conférence du 21 avril 2016 au Fort Geantaume (Marseille) en a donné l'opportunité. C’est pourquoi, le Comité Européen Marseille en partenariat avec L’association France États-Unis ont organisé le 21 avril 2016 dans l’imposante citadelle du Fort Ganteaume un colloque sur « La défense de l'Europe : de l'Otan à la Force Navale Méditerranéenne de l'Union Européenne » avec des personnalités de haut niveau dont les compétences et les responsabilités en font des interlocuteurs privilégiés : le Général de division Thierry Corbet, Commandant de l’État-Major force 3, ancien chef de l’Etat-Major du Corps européen, le Général Michel Foudriat, directeur des Sessions des Hautes Etudes Stratégiques de la Fondation Méditerranéenne d’Études Stratégiques et l’historien des affaires militaires et de défense, Maître de conférences à l’IEP d’Aix–en –Provence, Walter Bruyere-Ostells. Gérard Vitalis, Adjoint délégué aux anciens combattants et affaires militaires, Président d’associations d’anciens combattants, représentait M. Yves Moraine, Maire du 6/8. La présence de M. le Consul Général de l’Allemagne, Rolf Krause, témoignait de l’intérêt de nos partenaires d’Outre-Rhin pour les questions militaires.
L’Europe s’est bâtie pour construire la paix sur le continent et empêcher la résurgence des catastrophes des 2 guerres mondiales. Elle a réussi au-delà de toute espérance. La pierre fondatrice est la Déclaration de Robert Schuman, homme de courage et foi en l’humanité. Il a proposé le partage de la souveraineté sur un pan essentiel de l’économie dans le respect mutuel pour un nouvel avenir. La réussite a été si grande que l’Europe a connu une période de prospérité jamais égalée. Cette force tranquille basée sur des valeurs communes est devenue la 2ème puissance économique et commerciale et a étendu son influence au-delà de ses frontières, servant de modèle et d’attraction sur la planète entière. Suffit-il de décréter la paix pour la faire respecter ? C’est ce qu’ont cru les Etats européens. En fait, c’est à l’ombre du bouclier américain que l’Europe a pu se construire avec des principes humanistes de paix et de solidarité. L’OTAN devient donc la pièce maitresse de la défense de l’Europe. L’historien Walter Bruyere–Ostells met l’accent sur le principe originel de la construction européenne : l’instauration d’une paix durable sur un continent déchiré jusque-là par des convulsions guerrières. C’est dans le même esprit que se conçoit la politique extérieure de l’UE : la « soft power » c’est-à-dire une diplomatie d’apaisement, soutenue par l’aide au développement économique et l’instauration d’un État de Droit pour supprimer les causes de tensions . Cette politique généreuse et humaniste a connu un succès très grand tant que l’Europe rayonnait par sa force économique et un dynamisme qui aurait dû la conduire vers son achèvement c’est-à-dire l’intégration politique. Le général Thierry Corbet présente dans un exposé magistral (power point du général ci-joint) les efforts entrepris pour acheminer l’UE vers une défense commune, les processus mis en place dans un cadre juridique complexe sensés permettre l’élaboration d’une défense commune. –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Le 2ème pilier du Traité de Maastricht -1992 - consacré à la politique européenne de sécurité et de défense commune ouvre la voie en 1996 au sommet d’Helsinki qui prévoit la création d’une force d’intervention rapide. Elle ne sera effective qu’en 2006, sans avoir été mise en pratique sur un théâtre réel d’intervention. Situation que confirme, dix ans après, l’opération Serval au Mali. L’armée française, malgré quelques aides logistiques européennes, est intervenue seule sous le drapeau de l’Union. « Encore une occasion perdue pour l’Europe de la Défense » soupire le Général de Division. Il convient de rappeler que l’Euroscepticisme a conduit au Traité de Lisbonne, né du NON français en 2005 qui a définitivement édulcoré les ambitions politiques européennes et celles concernant en particulier la défense. le 2° pilier du Traité de Maastricht concernant la PESC (la Politique Européenne de Sécurité Commune) et la PESD (Politique Européenne de Sécurité et de Défense) est officiellement aboli. La politique extérieure de l'Union européenne est confiée en l’occurrence à Mme Federica Mogherini, désignée en 2014 comme Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Elle est assistée par le Service Européen pour l'Action Extérieure (SEAE) La création en 2015 d’une force navale européenne en Méditerranée, l’Eunavfor- Med souligne la volonté des Etats contributeurs de s’attaquer au démantèlement des réseaux de trafiquants et de passeurs, tout en prenant en considération les causes à l’origine de cette vague migratoire à savoir les conflits, les persécutions, la pauvreté et le changement climatique. C’est une avancée notoire pour gérer l’instabilité en Méditerranée. Mais en cas de crise aigüe, les Etas européens, habitués au parapluie américain, s’en remettront à la hard power c’est-à-dire l’OTAN, dont la mission comme le souligne le Général Foudriat, a gardé toute sa pertinence et son impérieuse nécessité. En l’absence d’Union politique de l’UE, dans un monde, menacé par des forces obscures dont le but est la destruction de notre civilisation au profit d’une barbarie sans âge, l’Otan est l’assurance–vie de l’Europe. La politique extérieure de l'Union européenne est confiée à un Haut Représentant assisté par le Service Européen pour l'Action Extérieure (SEAE). Elle reste intergouvernementale et nécessite l'unanimité au Conseil de l'Union européenne C’est le SEAE qui est l’instrument de gestion de la Haute représentante de l’UE . Il n’a aucune force contraignante vis à vis des Etats. Force est de constater qu’il n’y aura pas de fusion possible tant que les décisions se pendront selon le bon vouloir de 28 gouvernements
Dans un monde menacé par des forces obscures dont le but est la destruction de notre civilisation au profit d’une barbarie sans âge, c’est à la « « hard Power » comme le souligne le général FOUDRIAT qu’il faut faire appel. Malgré les efforts significatifs de certains pays pour créer de nouveaux outils importants de défense comme la FORCE NAVALE DE L’UE EN MÉDITERRANÉE, l’OTAN apparaît à l’heure actuelle comme l’assurance–vie de l’Europe.et de défense (PESD). En effet, il n'y a pas d'armée Ce sont les évènements dramatiques en ex-Yougoslavie qui ont souligné l'impuissance européenne sur son propre continent. Le Traité de Maastricht (1992) a établi les premiers fondements juridiques pour doter la politique étrangère commune d'une capacité militaire sur la base d'accords intergouvernementaux. Les missions dites de Petersberg (17 juin 1992) définissent les critères Le chemin vers une intégration militaire est encore long, poursuit le Commandant. En dépit de 2 millions d'hommes sous les drapeaux, les divergences nationales, l'insuffisance des investissements dans la recherche, le déficit de mutualisation des moyens empêchent l'Europe d'être un acteur à part entière sur la scène internationale et d'assurer sa propre sécurité en stabilisant la paix dans le monde. Mais à l'image de l'Union Européenne, l'armée européenne est en devenir. En un temps record, les exemples de fusion se multiplient, comme l'Ecole militaire franco-allemande du Luc en Provence ou l'EUROCORPS de Strasbourg à commandement intégré. Les échanges d'officiers sont devenus monnaie courante. Les missions dans les opérations à l'extérieur créent des liens de plus en plus étroits entre les 27 pays partenaires. Comme l'Union Européenne, l'armée européenne se construit jour après jour. Les traités de Maastricht (article J4) et d’Amsterdam (article 17) ont établi les premiers fondements juridiques pour doter la politique étrangère commune d’une capacité militaire. Le traité d’Amsterdam a ainsi précisé que l’Union définit " progressivement une politique de défense commune qui pourrait conduire à terme à une défense commune " (art. 2). Il a introduit parmi les missions de l’Union européenne, " les missions humanitaires et d’évacuation, les missions de maintien de la paix et les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix " dites missions de Petersberg1. Enfin, le traité a encouragé les Etats européens qui le souhaitent à coopérer entre eux en matière d’armement pour étayer le développement de l’Europe de la défense. politique européenne de sécurité |
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